Quand on se compare… on achète des obligations
fédérales canadiennes
Un débat est organisé. Nous sommes en 1995. Le sujet : « Le Canada est-il condamné à devenir une économie du tiers-monde? ». Le professeur de mon cours de français veut, par ce débat, évaluer nos aptitudes en expression orale. La classe est séparée en deux clans. Les déficits budgétaires sont si imposants et récurrents que personne ne veut être assigné au groupe qui devra défendre la solidité des finances publiques de ce pays. Un tirage au hasard détermine quelle thèse chaque étudiant devra défendre : le Canada s’en sortira-t-il ou non?
Quinze ans plus tard, ce n’est plus la dette énorme du Canada qui fait parler le monde, mais la dette énorme du monde qui console tout le Canada. Quand on se compare… Nos surplus budgétaires à compter de 1997 ont fait diminuer notre ratio dette/PIB tel qu’on peut le voir sur le graphique suivant :
L’issue du débat mené au milieu des années 90 est maintenant connue. Non seulement le Canada ne fait pas partie du tiers-monde, il est maintenant perçu à l’échelle mondiale comme un des endroits les plus sécuritaires pour investir son argent. Le degré de sécurité qu’offre une obligation émise par la Grèce, pays en difficulté financière, repose sur la décision des pays de la zone européenne de soutenir ou non ce pays. De la même façon, la qualité d’une obligation de la Californie, dont les finances sont en très mauvaise posture, dépend de la volonté ou non des États-Unis à aider les états en détresse. À l’opposé, la solidité d’une obligation d’une province canadienne dépend beaucoup moins de la volonté du fédéral à aider les économies en difficulté, ce qui devrait attirer l’attention des investisseurs étrangers.
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