Il y a très longtemps, dans un château, vivait un sorcier. Un jour, son serviteur nommé Mickey lui emprunta en cachette son chapeau et s’improvisa magicien. Il transforma un balai en esclave qui allait exécuter tout le travail à sa place. Quel rêve! Un minimum de travail, un maximum de rendement. Dans ma recherche constante des différents phénomènes financiers cycliques, je me suis demandé quel jour du mois tend à être le plus profitable en moyenne. Plutôt que de travailler à tous les jours sur ses stratégies boursières, l’investisseur paresseux comme L’Apprenti Sorcier sera intéressé de savoir s’il est possible d’obtenir le même rendement en n’investissant qu’une seule journée pour ensuite se reposer jusqu’au prochain mois. Je partage avec vous aujourd’hui mes conclusions à ce sujet.
De 1901 à 2007, le deuxième jour ouvrable de chaque mois fut en moyenne le meilleur à la bourse. Selon Jay Kaeppel, stratège américain et auteur du livre Seasonal Stock Market Trends, l’équilibre entre l’offre et la demande explique ce phénomène. De nombreux investisseurs épargnent de façon périodique dans des fonds mutuels et optent pour un prélèvement automatiquement en début de mois (effectué par leur employeur ou par une institution financière). Cette arrivée massive de capitaux dans les mains des gestionnaires des portefeuilles les aurait poussés à investir, exerçant ainsi des pressions à la hausse sur les indices boursiers au cours de cette période. Le livre de Kaeppel, publié en 2009, utilise des données sur des périodes se terminant en 2007.
Pour savoir si le deuxième jour du mois demeure le plus intéressant, j’ai étudié la progression du S&P/TSX composite rend. total de juin 2006 à décembre 2012. Les fins de mois furent significativement plus intéressantes que les débuts de mois. Les quatre derniers jours du mois (désignés par -4 à -1 à la fig. 1) sont collectivement responsables pour ces années d’une hausse de 21 669 points. Par opposition, l’indice a reculé au total de 13 299 points pour l’ensemble des autres jours :
Ainsi, l’équivalent de tout l’argent qui s’est accumulé sur le marché boursier (et plus encore) s’est fait dans les 4 derniers jours du mois. Demeurer investi l’ensemble des autres journées du mois a donc « coûté » de l’argent aux investisseurs. L’investisseur paresseux, qui ne souhaitait travailler à la bourse que le deuxième jour ouvrable du mois, s’est donc appauvri au cours des dernières années. Même si plus de 100 ans d’histoires appuyaient cette stratégie! Une erreur coûteuse, comme celle de L’Apprenti Sorcier du long métrage de Walt Disney. Mickey, qui avait ordonné à son balai de transporter de l’eau et de la verser dans un bassin, s’est endormi. Pendant qu’il rêvait être devenu le maître du monde, le balai poursuivi sans relâche sa tâche et le bassin déborda. L’eau réveilla Mickey. Ce dernier ne connaissait malheureusement pas la formule à utiliser pour ordonner au balai d’arrêter. Le château fut inondé.
Contrairement à Mickey, l’investisseur doit établir sa stratégie de sortie. Les cycles existent, mais peuvent parfois être décalés. « L’apprenti Financier » doit exercer une surveillance constante des stratégies en lesquels il croit et demeurer à l’affût des changements de tendances sur les marchés.
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