Éditoriaux

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Le meilleur moyen de mettre de l’argent EN BANQUE

En 1903, le livret des règlements des employés de la Banque d’Hochelaga[1] stipulait : « un jeune employé marié, n’ayant qu’un petit salaire, est souvent obligé de vivre d’une manière inconvenable à sa position ou de faire des dettes; l’une ou l’autre alternative est nuisible aux intérêts de la Banque, et les soucis matériels que peut avoir cet employé peuvent l’empêcher de remplir fidèlement les devoirs de sa charge. Pour ces causes, il a été décidé que tout employé à la Banque ayant un salaire moindre de 600$ est passible de destitution s’il se mariait sans le consentement des directeurs de la Banque, et ce consentement ne pourra être donné à moins qu’il ne soit prouvé à la satisfaction des directeurs que le mariage projeté ne mettra pas l’employé dans l’obligation de contracter des dettes ou dans toute autre difficulté. » [2]

Les choses ont changé à la banque depuis cette époque. Contrairement à ce qu’on pouvait lire dans les règlements d’autrefois, le caissier d’aujourd’hui n’a plus à « tenir sur le comptoir à sa portée » le revolver qui lui était confié, ni à « le nettoyer et le huiler aussi souvent qu’il est nécessaire pour le conserver en bon état de fonctionnement ». Le code des employés a bien sûr évolué au cours du dernier siècle. Mais je veux aujourd’hui vous parler d’une chose qui n’a pas changé dans les institutions financières. D’un phénomène qui est vrai depuis longtemps, et qui pourrait l’être pour encore bien des années : les banques font généralement de bonnes affaires lorsque les taux d’intérêt sont en hausse. Et vous dire comment vous pourriez en profiter vous aussi.

Les banques, ça va de soi, ont d’énormes sommes d’argent en leur possession, notamment en raison des dépôts effectués par les épargnants dans des comptes chèques. Une partie de ces sommes est redirigée vers une banque centrale. À titre d’exemple, une banque régionale aux États-Unis qui détiendrait des sommes à la Réserve fédérale américaine (ou FED) recevrait de cette dernière de l’intérêt. Lorsque la banque centrale monte son taux d’intérêt directeur, la banque régionale reçoit davantage d’intérêts, ce qui s’additionne directement à ses profits! Ainsi, il n’est pas étonnant que le prix des actions des banques tende à monter dès que l’on entend parler d’une possible hausse du taux directeur de la FED.

Les hausses de taux rendent peut-être les banques heureuses, mais elles ne plaisent pas à tous. Votre REÉR ou votre CÉLI peut perdre de la valeur lorsque les taux montent. Supposons que vous ayez acheté en début d’année une obligation qui viendra à échéance dans 4 ans et qui verse 2% par année. Qui pourrait bien trouver votre obligation intéressante si les taux d’intérêt ont monté depuis et se situent aujourd’hui à 3%? Votre titre perd de la valeur sur le marché secondaire. C’est toujours ce qui se produit quand les taux d’intérêt montent. Un client ayant un portefeuille équilibré (supposons 40% revenu fixe et 60% actions) voit régulièrement son compte baisser, même si la bourse monte. Les obligations sont bien souvent responsables de ces replis.

La FED a monté les taux à deux occasions au cours des derniers mois et pourrait continuer en ce sens pour un certain temps. Comment « s’immuniser » contre les effets néfastes d’une potentielle hausse des taux? Sans pour autant se départir de nos obligations, puisqu’il est prudent d’en détenir en tout temps. Plutôt que de liquider les obligations pour détenir des billets de banque, je préfère avoir dans la portion actions un biais pour les banques. Je m’explique : si des hausses de taux se concrétisaient, j’ai espoir de contrebalancer une partie des effets négatifs qu’elles auraient sur nos titres à revenu fixe en détenant au même moment des actions d’un secteur qui pourrait grandement profiter d’un tel contexte. Titres bancaires et obligations forment un heureux ménage. Heureusement, je n’ai pas besoin d’obtenir pour ce mariage le consentement de mes patrons de la Banque d’Hochelaga[1].

Eric Gaudreau, M.Sc., CFA
Conseiller en placement
Gestionnaire de portefeuille

[1] La Banque Nationale et la Banque d’Hochelaga ont été fusionnées dans les années 20.
[2] Source : Règlement des employés, Banque d’Hochelaga, 1903.

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