Ma famille et moi mangeons en moyenne un pot de 750 grammes de beurre d’arachide par semaine. Les grands consommateurs comme nous l’aurons remarqué, le prix régulier auquel se vendent ces fabuleux pots varie beaucoup au gré des saisons. Par exemple, une période d’intense sécheresse au sud des États-Unis, d’où proviennent la quasi-totalité des arachides cultivées en Amérique du Nord , aura un impact direct sur le coût de revient de votre tartinade préférée. L’influence des États-Unis sur notre vie ne s’arrête pas à notre panier d’épicerie. Qu’elle le veuille ou non, la plus grosse économie de la planète exporte d’immenses cargaisons de nouvelles économiques et d’influences financières dans le monde entier. En cette année d’élections américaines de mi-mandat, qui se tiendront à l’automne, je vous propose aujourd’hui une mise à jour sur l’un des cycles boursiers les plus puissants qui soit, le cycle électoral présidentiel de 4 ans.
Rappelons d’abord ce qu’est le cycle électoral. Contrairement aux habitudes québécoises, le respect de dates fixes pour la tenue d’élections aux États-Unis permet de découper l’histoire en cycles précis de 4 ans pour en tirer d’intéressantes conclusions. Les années 1 et 2, celles qui suivent les élections, sont réputées être les moins profitables à la bourse. Les périodes les plus prospères coïncideraient généralement aux années 3 et 4, soit celles où les politiciens tendent à formuler de nombreuses promesses au peuple américain.
Mais ce qui se passe aux États-Unis ne reste pas aux États-Unis. Même la bourse canadienne monte 4.5 fois plus lorsqu’un président cherche à faire réélire son parti que lorsqu’il vient d’être élu. C’est ce que porte à croire l’illustration suivante. Supposons qu’un investisseur ait acheté pour 10 000$ d’actions la première année du mandat du 29ième président américain, Warren G. Harding, en 1921. Son portefeuille progresse au cours des 2 années subséquentes pour atteindre 10 889$. Il liquide toutes ses positions et attend le début du mandat présidentiel suivant, en 1925, pour investir à nouveau à la bourse sa fortune de 10 889$. En répétant l’expérience de cycle en cycle, n’investissant qu’en première moitié des mandats quadriennaux, son placement initial de 10 000$ vaut aujourd’hui 60 700$. Par opposition, 10 000$ détenus en actions seulement lors des deuxièmes moitiés de mandats vaudrait maintenant 276 500$.
Données: Thomson Reuters
Je me donne pour mission de demeurer à l’affût des différentes tendances cycliques et saisonnières sur les marchés. Toutefois, après avoir vérifié à mon réveil le comportement des marchés boursiers asiatiques des dernières heures, mon attention se tourne un moment vers quelques lectures plus légères, comme les étiquettes des produits avec lesquels je déjeune. Quelle fut ma surprise de découvrir récemment la mention « contient des arachides » sur mon pot de beurre de pinotte. On appelle ça de la transparence! Possiblement que la réglementation l’oblige? La même transparence, appliquée à la finance, équivaudrait à mentionner « contient des traces de politiques » sur le relevé de portefeuille de nos clients. La politique doit être incorporée à la recette d’un portefeuille bien balancé pour le risque. Si l’histoire se répète, en tenir compte avant la fin de 2014, à l’approche de l’année 2015 pré-électorale pourrait rapporter bien plus que des pinottes.
Conseiller en placement
Gestionnaire de portefeuille