Retour aux éditoriaux   |   
Éditorial

S’enrichir au Thanksgiving et durant les fêtes… tout en dépensant!

Les lutins du Père-Noël s’en viennent et mettront beaucoup de magie dans nos vies. J’en sais quelque chose! L’an dernier, à la fin du mois de novembre, mes enfants ont fabriqué à mon insu un piège à lutin. Je n’avais jamais entendu parler de ce phénomène. J’ai vite appris comment le tout fonctionnait. Le lutin qu’ils ont capturé est resté chez nous jusqu’à Noël et il nous en a fait vivre de toutes les couleurs. Le jour, il a l’apparence d’un simple toutou. Mais quand tout le monde dort, il prend vie et fait des mauvais coups. Il déplie tous les vêtements qu’on avait soigneusement rangés dans les tiroirs, il cache nos bottes pour nous retarder dans notre routine du matin, il déplace même parfois nos meubles malgré sa toute petite taille! Comme par magie. Est-ce lui aussi qui négocie, avec je ne sais qui, pour faire monter la bourse en cette période de festivité? Aucune idée. Mais ce dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est de cette tendance magique qu’ont les marchés à progresser autour du temps des fêtes et du Thanksgiving américain.

Que l’on dise merci pour l’abondance des récoltes de l’été, pour les petits bonheurs vécus durant l’année ou simplement parce qu’il s’agit d’un congé rémunéré, le Thanksgiving est célébré aux États-Unis le 4ième jeudi de novembre à chaque année. À cette occasion, la bourse américaine est fermée pour la journée. On observe régulièrement des hausses sur les marchés le mercredi (veille de la fête) et le vendredi (Black Friday). Cette dernière journée marque traditionnellement le début de la période de magasinage des fêtes. Alors que l’on dépense d’une main des sommes d’argent considérables à cette période de l’année, nos titres boursiers versent dans l’autre main des rendements souvent plus élevés qu’à l’habitude. N’est-ce pas génial de s’enrichir tout en dépensant?

Au Canada, les investisseurs ont une journée additionnelle pour profiter de cette tendance. Alors que les américains profitent de leur jeudi férié pour faire cuire leur dinde, la bourse de Toronto, elle, est ouverte et on observe que l’indice S&P/TSX Composite monte en moyenne cette journée-là*.

Pour nous reposer d’avoir travaillé un peu plus en novembre que nos voisins du sud, nous, Canadiens, avons droit à un jour férié de plus qu’eux, soit le lendemain de Noël. Cette journée-là, alors que les places boursières canadiennes sont fermées, je ne me rends jamais au bureau. Mais je jette toujours un œil de la maison aux marchés américains. Et d’aussi loin que je me souvienne, les marchés sont régulièrement positifs. Ces tendances (celle de ne pas entrer au bureau et celle de voir la bourse monter) durent généralement plusieurs jours entre Noël et le Jour de l’An. Alors je n’oserais pas me rendre au travail, de peur de faire renverser cette belle séquence haussière sur les marchés (tendance connue sous le nom Santa Clauss Rally). Peut-être qu’en mon absence, c’est le lutin qui orchestre le tout?

Eric Gaudreau, M.Sc., CFA
Conseiller en placement
Gestionnaire de portefeuille

PS : Si vous voulez un lutin à la maison pour la période des fêtes, il faut le prévoir assez tôt. La population de lutins est si petite que certains mauvais chasseurs trichent et les achètent au magasin pour les placer secrètement dans les pièges des enfants. Cette supercherie est si répandue qu’elle provoque dans plusieurs commerces une rupture d’inventaire à chaque année. Investir en fonction des tendances saisonnières, c’est savoir faire nos achats avant la masse!

* Données : Thomson Reuters (1978 à 2013).